Une histoire venue du cœur

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Mélissa et sa communauté à Kep

Aujourd’hui, je veux vous partager la magnifique et inspirante histoire de Mélissa, qui après un burnout, a décidé de suivre son cœur et a complètement changé de voie.

Pendant des années, elle a suivi le parcours dit « classique », elle a fait les choses qu’on lui demandait de faire. « Il fallait travailler ». Pour elle, mais surtout pour les autres, pour rendre sa famille, ses proches, fiers d’elle. Sans vraiment le savoir, elle était à la recherche de la reconnaissance. Son but, comme beaucoup d’entre nous, était de réussir. Réussir quoi, elle ne le savait pas réellement et au fond d’elle, elle sentait bien que cette course perpétuelle ne lui plaisait pas, mais comment en sortir ? Souvent, on n’est pas vraiment heureux, mais on ne réalise pas quel est le problème.

Son travail lui plaisait oui, elle était appréciée par ses collègues, elle avait la reconnaissance qu’elle souhaitait, elle gagnait beaucoup, dépensait beaucoup, elle pouvait voyager, offrir des cadeaux à sa famille, s’acheter des choses matérielles, mais quelque chose manquait. Elle vivait beaucoup, mais sans réellement vivre.

Souvent, on passe par plusieurs stades, on est conscient qu’on ne fait pas vraiment ce qu’on aimerait faire au fond de notre cœur, mais « c’est comme ça », tous le monde fait ça, pourquoi moi je serais différente.

Jusqu’au jour où la vie finit par nous dire stop.

Cette insatisfaction qu’on ressentait depuis des mois, voir des années, cette petite voix dans notre tête qu’on n’écoute pas, les signaux que notre corps nous lance sans cesse finissent par se muer en mur qu’on se prend de plein fouet ; un burnout, une maladie, un accident.

Une façon de nous faire comprendre, qu’il fallait écouter plus tôt. Comme un murmure qui se change en hurlement.

Mélissa, comme beaucoup ressentait ce qui était juste pour elle, mais n’écoutait pas. Elle ne savait pas qui elle était, c’était comme si elle vivait à côté d’elle-même.

Aujourd’hui, elle remercie encore le ciel pour ce qui s’est passé ce jour-là, ce burnout. Une très belle expérience, bien que très douloureuse, mais qui lui a offert le plus beau des cadeaux, en la remettant sur sa voie. « Si tout était à refaire, je ne changerais rien. »

Si elle a un conseil à donner, c’est de ne pas attendre trop longtemps, avant de se poser vraiment les bonnes questions. Et les bonnes questions c’est quoi ?

« Qui suis-je ? Qui est-ce que j’aime être ? Qu’est-ce que j’aime faire ? »

Elle a remarqué qu’en posant ces questions à son entourage, personne ne savait répondre. Après la surprise et l’incompréhension, venaient des réponses telles que « Bah, je suis grand, je suis vendeur, j’aime la musique, le sport…Oui mais qui es-tu vraiment ? Qu’est-ce qui te fait vibrer ? »

Ce sont donc ces questions qui ont marqué le début de son voyage intérieur.

Après la découverte de la méditation, avoir libéré des croyances, s’être petit à petit reconnectée à elle-même, elle a fini par voir et écouter de plus en plus les signes de la vie. En faisant cela, elle a commencé à remarquer, de synchronicités en synchronicités, le Cambodge, un pays où elle n’était jamais allée. Il apparaissait partout, dans les journaux, un mot dans la rue, à la télévision, un ami qui partait vivre là-bas… elle finit par se dire qu’il y avait quelque chose à faire au Cambodge, que cet appel du cœur, il fallait l’écouter.

La première fois, elle y resta deux mois pour faire du bénévolat dans une école, dont son ami lui avait parlé. Une expérience qui la transforma à jamais. « On est humain, on a la chance, enfin c’est ce qu’on croit, d’être blanc, en bonne santé, dans un pays riche et on se dit qu’on va partir aider les populations très pauvres sur cette terre, mais c’est moi, qui me suit sentie très pauvre en arrivant là-bas. » Pourquoi ? Parce que les gens sont dans l’ETRE et non de le FAIRE.

Bien que les premiers jours aient été très difficiles émotionnellement, elle sentait qu’elle ne devait pas lâcher, que c’était vraiment ce dont elle avait besoin. Tous les jours quelque chose en elle se libérait, lâchait et le calme venait remplacer tous ce qui la tourmentait depuis bien trop longtemps.

A son retour en Suisse, elle savait qu’elle voulait y retourner, mais cette fois avec un projet.

« Je ne savais pas quoi exactement, quelque chose de différent, quelque chose pour les femmes, quelque chose en rapport avec le recyclage, les déchets, les enfants… quelque part, on n’a pas besoin de savoir ce qu’on veut faire exactement, simplement avoir de bonnes intentions et ensuite cela se met gentiment en place ».

Malgré un travail qui l’attendait en Suisse à son retour, elle savait au fond d’elle-même que ce n’était plus sa voie.

On se questionne toujours beaucoup, on a peur de l’inconnu, l’incertitude nous paralyse souvent, mais un jour on se rend compte que tout est millimétré et que si on lâche prise, qu’on a confiance, la vie est magique, car en fait tout est parfait, tout arrive au bon moment.

Je lui ai demandé quelles étaient les leçons les plus importantes apprises depuis le début de son voyage et voici ce qu’elle m’a répondu :

« La première leçon, c’est de ne pas réfléchir, mais de sentir les choses ; de se laisser porter, de ne pas prévoir ou organiser. Avoir une vision, une idée, une direction. S’écouter, ressentir les émotions. La première chose que j’ai appris sur place, c’est de se reconnecter à Soi. Tant qu’on est ici, c’est très compliqué ; casser donc le quotidien apporte énormément de bienfaits.

Ce que j’ai appris aussi, quand on est connecté à ses émotions, à Soi, c’est d’aller vers l’autre et de s’ouvrir. Là-bas, au Cambodge, cela fait tellement partie de la vie de tous les jours pour les gens, que nous, nous sommes tels des extra-terrestres. »

Elle eut un déclic avant son départ, quand quelqu’un lui dit que le cerveau se trouve dans notre ventre. Combien d’entre nous a appris un jour que nous possédions un deuxième cerveau dans le ventre ? On a beau le savoir, mais honnêtement, combien d’entre nous agit en fonction de cette information ? Peu n’est-ce pas ? Et pourtant, cette information est primordiale.

« Moi ça m’a parlé parce qu’il a toujours été là, c’est juste que je ne l’ai jamais écouté et depuis que j’ai compris ça, que j’ai ressenti ça et que je me suis concentrée dessus, depuis ce jour-là toutes mes décisions passent par le ventre. Toutes mes décisions importantes en tout cas. Et depuis ce jour-là je revis, c’est assez impressionnant. Là-bas, j’étais tout le temps connectée à mon ventre, à mes ressentis, à mes émotions et ça c’est magique. »

Malgré la peur de ses proches, les « tu es folle », « tu ne vas jamais y arriver », tout s’est mis en place, la vie à faire en sorte que tout se passe bien, c’est ce qui est incroyable, ou « croyable », comme elle aime si bien le dire, car il faut y croire. Elle a senti qu’elle était à sa place, heureuse, qu’elle n’avait besoin de rien de plus et qu’elle était exactement là où elle devait être.

« Une fois que tu es sur ton chemin, ton chemin de vie, ça se voit sur toi, tu rayonnes, tu es épanouie et tu fais ce que tu aimes, sans FAIRE, tu ES juste, tu le vis tout simplement. »

« Il faut se faire confiance, y croire, même si personne n’y croit, même si ça te demande de laisser des choses que tu croyais importante pour toi, de les laisser en te disant je verrai bien, si dans un an ou deux je reviens dans ma vie précédente et qu’elle est toujours là, c’est que ça devait être là et si c’est parti, c’est que ça devait partir. Ce n’est pas une fatalité, comme beaucoup de gens ont aimé me le dire. Ce n’est pas ça du tout en fait, c’est un ressenti, qui te donne de la force. Tu le sais tout simplement. S’écouter et se mettre en action surtout, faire ce que tu ressens être juste, peu importe ce que c’est. »

Après être retournée une deuxième fois au Cambodge, elle finit par prendre un aller simple et s’installer là-bas. Ne sachant pas réellement comment donner forme à ce projet qu’elle avait, elle prit un jour un sac plastique et commença à faire du crochet. L’idée était de se dire comment on peut créer quelque chose à partir de rien.

Et alors qu’elle était toute seule chez elle, en train de découper ces sacs plastiques, il y avait toutes ces femmes qui passaient dans la rue, qui la saluait et lui demandait ce qu’elle était en train de faire. Mélissa leur donnait simplement un crochet et les invitaient à venir la rejoindre. Elles lui demandaient ce qu’elles devaient faire et elle leur répondait juste « Je n’en sais rien, fait ce que tu veux. Essaie ! ». De fil en aiguille, une communauté prenait forme. Les femmes restaient une heure, deux heures ou toute la journée, elles commençaient à se connaître, à partager des choses, même si elles ne parlaient pas la même langue et qu’elles ne se comprenaient pas, il n’y avait pas besoin de parler.

« Une confiance se créait, j’étais très craintive avant, j’avais peur de beaucoup de choses, j’avais peur des gens, je ne faisais pas confiance à tout le monde, mais maintenant je n’ai plus ce problème, car je sais, je sens, qui est bon et qui est malheureux… je n’aime pas dire qui est mauvais. »

Aujourd’hui, Mélissa a créé une association avec ces femmes du Cambodge, IWA Kep, qui leur offre un centre de formation gratuit, dans le but de leur fournir un salaire, de les rendre autonomes et de sensibiliser les enfants, la population à l’impact des déchets sur l’environnement.

Son but était de les rendre capables ensuite de s’occuper seules de la gestion de l’atelier, de la création à la production, ainsi que de la vente des produits. Ayant dû rentrer en Suisse cet été pour des raisons personnelles, elle leur a laissé le choix de fermer ou non l’atelier.

« Ce qui était beau, c’est que je voyais en même temps les petites étoiles dans leurs yeux et la peur, mais elles m’ont toutes dit, on ne sait pas comment, mais on va essayer. Rentre et tout ira bien. »

Depuis, l’atelier fonctionne toujours aussi bien, ces femmes en sont aujourd’hui responsables, même si Mélissa continue, à distance, à leur apporter un peu d’aide et qu’elle se réjouit d’y retourner. Pour elle, c’est une mission accomplie.

Ce projet au Cambodge a été pour elle le déclencheur de son évolution, mais cela ne s’arrête pas là. Tout est possible, les possibilités sont infinies, il suffit d’y croire. Avoir un projet, l’écrire, marquer des objectifs, des dates, les respecter, se respecter, le prendre au sérieux, car c’est notre vie. Il n’y a rien de plus sérieux que ça. Il ne faut pas dire je commencerai demain, il faut commencer tout de suite. Faire des petits pas.

Lorsque je lui ai demandé la dernière chose qu’elle voulait transmettre, elle m’a dit que pour elle, le plus important était de s’éveiller. Chercher cette satisfaction personnelle, se reconnecter à Soi. Elle croit, tout comme moi, que pour changer le monde nous devons nous réveiller à notre vraie nature, avec amour et bienveillance, que c’est tout ce dont notre terre a besoin à l’heure actuelle.

L’amour est la chose la plus importante, l’amour change tout et l’amour de soi est le premier véritable amour. C’est pour cela que nous venons sur cette terre.

 

Je vous partage ce texte, par le biais d’un casque audio, qui traduit par écrit, parfois approximativement ce que je lui dicte, car une fracture du bras droit m’empêche d’écrire. Mais comme me l’a si bien rappelé ma coach, si on veut vraiment, on trouve un moyen… sinon, on trouve une excuse ; ou le fameux « Quand on veut, on peut. »

 

Marine

https://iwakep.com

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