Ou comment se libérer par la voix et l’expression corporelle.
Aujourd’hui, j’ai tout lâché. Ou du moins beaucoup plus que par le passé. J’ai toujours eu tendance à tout garder pour moi, pour ne surtout pas faire de vague.
J’ai appris à contrôler ce que je ressentais, pas forcément consciemment, mais pour ne surtout pas faire de remous. Passer inaperçu. Ne pas déranger. Ne pas choquer. Ne pas être différente. Se fondre dans la masse. Voilà ce que je me suis employée à faire depuis longtemps.
Un événement, une situation que je ne connais malheureusement que trop bien. Une chute vertigineuse, dans les fins fonds d’un gouffre dont j’avais mis la dernière fois bien trop longtemps à remonter les pentes glissantes.
Une douleur bien trop familière me prend à la gorge, me serre le ventre, me comprime les poumons ; une rage qui me fait trembler, floute ma vision et fait pulser le sang dans mes tempes, une émotion difficile à contenir et l’incertitude de savoir si elle va comme la dernière fois me consumer et me laisser à terre.
Les peurs, que je connais que trop bien, qui refont surface, une blessure que je croyais cicatrisée qui se rouvre.
Sauf que depuis la dernière fois où une telle émotion était venue me rendre visite, j’ai fait beaucoup de chemin. Je ne m’en étais pas forcément rendue compte jusqu’à aujourd’hui.
Parfois c’est dur. C’est dur d’appliquer toutes ces leçons apprises, cette nouvelle façon de voir la vie, à travers le prisme de la gratitude, de la positivité, de la volonté de grandir à travers chaque expérience placée sur notre chemin.
Parfois on revient à nos vieilles habitudes ; râler, être frustré, tendu, crispé, fâché, impatient, dans l’ingratitude.
Parce que la vie nous renvoie des choses que l’on ne veut plus, parce que les étapes à passer son plus lourdes et difficiles à démêler. Alors on retombe dans nos travers, dans la victimisation, dans la perte de nos pouvoirs de créer ce que l’on veut vraiment. Et sans s’en rendre compte, on stagne, on est bloqué et on se ne rend pas compte qu’une fois de plus, on se retrouve emprisonné dans une cage, de laquelle nous avons les clefs. On s’acharne à ouvrir la porte sans voir que la solution est là devant nos yeux, que pour pouvoir tourner la poignée, on doit d’abord utiliser le trousseau que nous avons juste là, mais que nous ne voyons même plus, notre vision s’étant rétrécie, obscurcie par les œillères de notre négativité.
Parfois, malgré tous les bonds de conscience, les apprentissages, les leçons de vie, on retrouve nos vieilles habitudes, nos anciens schémas, dans lesquels nous replongeons, car leur familiarité nous donne un faux semblant de sécurité.